L’identification par
puce électronique des animaux de compagnie est apparue dans
les cabinets vétérinaires début 2002. Ceux-ci
ont été conquis par la fiabilité du procédé
et la rapidité de la pose. Elle est détectable, grâce
à un lecteur portable, à 15 cm de l’animal. Elle
est tolérée par toutes les espèces, y compris
les reptiles et les animaux sauvages dont la dangerosité ou
la valeur impose un recensement fiable.
Elle présente, incontestablement,
les avantages suivants :
1. Cette puce électronique supprime certains inconvénients
du tatouage en ce qu'elle est réputé infalsifiable et
ineffaçable avec le temps.
2. La pose ne nécessite aucune
anesthésie et ne présente aucun risque pour l’animal.
Notons toutefois, qu’un tatouage peut être fait sous simple
anesthésie locale sans danger pour l’animal, à
condition cependant qu'il s'agisse d'un tatouage à la cuisse
(ce qui convient parfaitement au bouledogue français). En effet
le tatouage à l'oreille est impossible à réaliser
avec un dermographe sans anesthésie générale,
et le principe de la pince, qui ne nécessite aucune anesthésie
tant l'acte est rapide, est, à notre sens, barbare et peu lisible.
3. La lecture du code peut se faire à distance, ce qui faciliterait
l’identification d’animaux craintifs ou dangereux.
4. Elle est invisible donc plus esthétique qu’un
tatouage, notamment ceux faits à l’oreille.
5. Son coût est sensiblement le même que celui du tatouage
fait sous anesthésie.
Elle présente, en revanche, un certain
nombre de points faibles par rapport au tatouage.
1. Si l'on pose pour principe que l’identification
est destinée, notamment, à retrouver les animaux en
cas de perte ou vol, on réalise, concernant le chien, qu’il
n’est pas possible de savoir si un chien trouvé est porteur
d’une puce.
2. Avec le tatouage, la recherche du propriétaire
par celui qui trouve l’animal est aisée. Il suffit de
lire ce tatouage et un simple coup de fil à la SCC permet de
retrouver le propriétaire de l’animal, pour peu que celui-ci
soit lisible ce qui n'est pas toujours le cas.
Pour autant, le procédé du
tatouage, existant depuis 1971, a fait largement ses preuves en dépit
des reproches, sans doute partiellement justifiés, qu’on
peut lui faire, et il a permis de retrouver un certain nombre de chiens
qui, la plupart du temps, sont découverts par des particuliers.
Soulignons que, pour un tatouage un peu
effacé, le fait de frotter avec de l'alcool à 70°
la partie de peau sur laquelle il est inscrit, fait ressortir les
caractères et permet souvent de lire correctement les chiffres
et lettres constituant cette identification.
Avec la puce électronique, comment
savoir si le chien est pucé ? les particuliers retrouvant l’animal,
feront-ils l’effort de se rendre chez un vétérinaire
et de monter dans leur voiture un chien inconnu , éventuellement
crotté, alors même que l’existence de cette puce
ne sera que supposée ?
On peut donc admettre la supériorité
de la puce quand il s'agit de contrôler un animal (expositions,
exportations etc...) mais, en revanche, on doit déplorer son
absence de lisibilité immédiate ce qui la rend moins
adaptée au cas de l'animal trouvé par le public. A ce
sujet, certains vétérinaires remarquent une hostilité
à la puce de la part de la communauté des chasseurs
dont les chiens se perdent souvent durant les parties de chasse et
qui pensent que le tatouage permet plus facilement de récupérer
l'animal.
En conclusion, on peut considérer
que, si le tatouage a fait ses preuves, il n’en va pas de même
pour le transpondeur du fait que le procédé est encore
trop récent et qu'on manque donc de recul pour qu'il soit possible
de vérifier sa supériorité sur le tatouage.
On doit cependant d'ores et déjà
admettre, que la puce ne supprime pas tous les inconvénients
du tatouage. Elle est, en effet un moyen fiable d'identification administrative
mais, ne permet pas l'identification immédiate de l'animal.
On peut toutefois supposer que le système
du transpondeur va peu à peu entrer dans les moeurs et que
celui qui trouvera un animal errant pourra s'adresser à différents
services de sécurité et santé, équipés
d'un lecteur, et qui permettront de retrouver rapidement le propriétaire
d'un chien errant, perdu ou volé.
C'est pourquoi, Il est inévitable,
qu'à terme, la puce deviendra sans doute le procédé
unique d'identification et qu'on s'acheminera, progressivement, vers
la disparition du tatouage. Néanmoins, on peut penser que ce
dernier a encore quelques belles années devant lui.
En effet, en attendant que
les faits rejoignent la vision idyllique d’une Europe où
tous les animaux seraient faciles à identifier et pourraient
être retrouvés en cas de perte ou vol, un certain nombre
d’éleveurs, pendant une periode qu'on peut qualifier
de transitoire, continuent à identifier leurs chiots par tatouage,
ne serait-ce que pour pouvoir, eux-même, les identifier, notamment
dans les portées importantes. Ces deux moyens d'identification
sont, en fait complémentaires mais ne peuvent être utilsés
que de façon alternative.
©O. B.
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