La démodécie est une maladie
de la peau touchant le chien et due à l’infestation des
follicules pileux par un parasite ; ce parasite est un acarien microscopique
qui a une forme allongée, et qui est appelé Demodex
canis.
Cette maladie touche particulièrement
les jeunes chiens qui sont contaminés, durant les cinq premiers
jours de leur vie, par contact avec la mère lors de l’allaitement.
La plupart des chiens adultes sont infestés
par ce parasite mais n’expriment aucun signe clinique. Seuls,
les chiens ayant un système immunitaire peu performant ou déficient
expriment des signes visibles. La maladie survient chez le chiot entre
deux mois et un an.
Des chiens âgés peuvent également
être affectés par cette maladie pour la même raison
que les chiots, à savoir un système immunitaire déficient
soit en raison de l’âge soit secondairement à une
autre maladie.
Certaines races sont prédisposées
à cette maladie mais le bouledogue français n’en
fait pas partie. Toutefois, le club note de temps en temps des cas ponctuels
qui justifient d'exposer sommairement les caractéristiques de
cette affection parasitaire.
Cette maladie n’a pas la gravité
qu’on lui a prêté il y a quelques années et il existe tout un arsenal de médicaments qui sont capables de traiter cette affection même si elle est assez longue à soigner ;
tous les chiots, dès lors qu’ils ne sont plus protégés
par le colostrum de la mère, pendant la période où
ils n’ont pas constitué toutes leurs défenses immunitaires,
connaissent un état de fragilité qui peut s’exprimer
par des problèmes de peau au rang desquels on peut citer la démodécie,
cette maladie étant cependant la plus sérieuse. Précisons que la présence importante de démodex lors d'un grattage ne signifie pas automatiquement que la cause initiale du problème est la démodécie. Le démodex canis est un parasite opportuniste qui peut apparaître sur une dermatose ayant une autre origine (allergie alimentaire, acarien, puces etc...).
Les symptômes de
la maladie
Cette pathologie se caractérise par
des pertes de poils, soit circonscrites, soit étendues, ainsi
que par l'apparition de pellicules. Parfois, la démodécie
est aggravée par une surinfection bactérienne de la peau
connue sous le nom de pyodémodécie, qui est une démodécie
associée à une pyodermite.
Il existe donc deux formes
de démodécie
1. La démodécie sèche
Celle-ci peut être soit très localisée (espaces
inter-digités, face, notamment autour des yeux) soit très
disséminée ; en général il n’y a aucune
démangeaison. Une séborrhée dégageant une
odeur rance apparaît ensuite.
2. La démodécie suppurée
C’est à l’évidence une forme grave de la
démodécie sèche qui se complique d’une infection
cutanée bactérienne très importante. On observe
une pyodermite profonde dont l’origine est une infection par staphylocoques.
La peau devient suintante et se couvre de croûtes ; on note alors
d’importantes démangeaisons. La maladie peut même
avoir des répercussions sur l’état général
du chien qui devient abattu, amaigri et peut même en mourir.
Le diagnostic de la maladie est simple et
repose sur la réalisation de raclages cutanés mis sous
lame de scalpel qui permet d’observer les parasites.
Le traitement de la démodécie
Cette maladie, restée longtemps redoutable
car sans traitement, peut, à présent, se combattre par
deux moyens. Il faut soit donner des comprimés actifs contre
le demodex , soit réaliser des bains acaricides détruisant
le parasite. La durée du traitement est longue et coûteuse.
Il faut prévoir entre deux et quatre mois pour espérer
une guérison complète. Les récidives sont peu fréquentes,
mais les chiennes en chaleur ou en gestation peuvent présenter
des récidives. Il est vivement recommandé de les retirer
de la reproduction afin d’éviter qu’elles transmettent
les parasites aux chiots.
Toute surinfection bactérienne doit
être traité par antibiotique et il est conseillé
de faire pratiquer un antibiogramme afin de rechercher les bactéries
ainsi que les antibiotiques auxquels elles sont sensibles.
Cette maladie n’est pas transmissible
à l’homme.
©O. B.
Cet article vétérinaire
a été lu et approuvé par le Dr
Philippe Pierson, co-auteur du Guide pratique de l'Elevage canin paru aux Éditions Fontaine.